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Et MOOC la galère !

Le mois de Vendémiaire 2014 a vu Educpros titrer révolutionnairement "Les Mooc, an II" qualifiant 2013-2014 d'année de la déferlante. Après l'énoncé des critiques usuelles envers les MOOCs (Massive Open Online Courses), ressassées par les personnes habituelles, l'article cite huit points à porter au crédit des MOOCs parmi lesquels : (1) le renouvellement de la pédagogie; (2) une réhabilitation de l'enseignement et une revalorisation de la pédagogie; (3) une attractivité vers de nouveaux étudiants et (4) un appel vers la formation continue. L'article annonce ensuite que 2014-2015 sera l'année du questionnement sans énoncer lesdites questions.

Comme d'habitude, les marronniers autour des MOOCs

Savoir si les MOOCs sont révolutionnaires s'affiche en ce mois de Brumaire 2014 tel un marronnier. La révolution MOOC ou "L'école française en retard d'une révolution" en témoignent. Comme d'habitude, des gardiens du temple MOOC décident ce qui relève de l'appellation d'origine contrôlée "MOOC" , spécialement lorsque Fructidor 2014 voit la Khan Academy proposer, dans une "sorte de MOOC", le cursus mathématique du secondaire français. Comme d'habitude, la question du modèle économique de la création d'un MOOC en oubliant celle de la rentabilité de l'utilisation d'un MOOC. Ou encore la litanie de critiques, par ceux qui inventent le passé avec les SPOCs (Small Private Open Classes) formant à distance et en présentiel repris ici ou là.

Qui a peur de Virginia MOOC ?

L'invention par Charlemagne de la classe, suivie de l'arrivée des livres puis celle des rétroprojecteurs et vidéoprojecteurs et de l'ennuyeux PowerPoint dans l'enseignement n'avaient pas suscité autant de prises de position. A croire que le monde de l'enseignement s'excite de sa propre audace ou s'effraie de pouvoir évoluer ! Des articles attisent le frisson de l'innovation en enseignement comme celui titrant fièrement "MOOC, Internet, numérique : les profs sont-ils devenus obsolètes ?" quand cet article avoue en fait que les profs vont changer de rôles et que l'interaction avec l'étudiant aussi. Ou encore l'article "Les Etats-Unis déjà dans l'après MOOC" qui montre combien les MOOCs satisfont étudiants et employeurs et sont durablement implantés dans le paysage, et que les USA sont dans les MOOCs, et non pas, dans l'après MOOC.

Centralisation jacobine vs initiatives individuelles

Dans le même temps, la plateforme France Université Numérique (FUN) célèbre "une forte implication des regroupements universitaires dans le numérique" lors de son appel à projets CréaMOOCs. Pourtant peut-on bien parler d'an II quand 2013-2014 a vu certaines institutions se réveiller et quelques heures de MOOCs nourrir FUN ? Rien qui ne ressemble à une révolution, ni une déferlante ! Les écoles de commerce y voient une opportunité avec les classes inversées et les entreprises entrent dans la danse, comme IFPEN qui vient d'initier un MOOC sur la mobilité durable. Ou d'autres qui assistent la création ou l'exploitation de MOOCs en développant le rôle de "Teaching Assistant".

Parce que les MOOCs sont là

La révolution de l'enseignement doit être analysée avec sagesse selon Tom Lindsay qui énonce pragmatiquement les développements de la formation en ligne dans "the top eight things you need to know about online education". Encore plus sagement, George Mallory, quand on lui demandait pourquoi il voulait gravir l'Everest, répondait "Because it's there". Pourquoi créer ou utiliser les MOOCs ? Parce qu'ils sont là.

arnaud delebarre

12 novembre 2014

Tag(s) : #MOOC, #Education, #Universités, #FUN
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