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Universités et écoles françaises : une année perdue

MYWorld (Nations Unies) sonde la population mondiale, qui place une bonne éducation au centre de ses préoccupations. Aux USA, l'exclusion du système éducatif par le coût des études et l'endettement des étudiants et diplômés incitent à miser sur des systèmes d'allocations, des travaux rémunérés et des baisses de frais de scolarité. Le président Obama crée une notation des établissements tenant compte du salaire après diplôme et du coût de scolarité, pour que familles et étudiants investissent au mieux ! En France, quel bilan 2014 ?

Des universités hégémoniques et des communautés obèses

En France, un mouvement inverse voudrait augmenter les frais de scolarités pour compenser le désengagement de l'Etat, malgré une sanctuarisation de l'éducation. La mise en place des COMmunautés d'Universités et d'Etablissements (COMUEs) confine au kafkaïen et à l'inutile. Les universités pensent qu'elles incarnent la recherche en France et revendiquent le monopole de l'enseignement : formation des maîtres, classes préparatoires, usage du titre de Master...

Des universités et des écoles en quête d'argent

Les universités pleurnichent avec la Conférence des Présidents d'Université (CPU) leurs moyens, tout en évitant des réformes de contenus de formation ou la diversification de financements. F. Hollande annule l'annulation de 70 millions € de crédit, quand les universités réclament 1 milliard par an pendant 5 ans par la voix du Président de la CPU. Des écoles augmentent sensiblement leurs droits d'inscription, car taxe d'apprentissage, formation continue, et fondations sont devenues insuffisantes. En attendant l'ouverture massive à des étudiants, mal nommés non-communautaires, au coût réel !

Des universités et écoles qui n'innovent guère

Alors que les Massive Open Online Courses (MOOCs) sont vus aux Etats-Unis comme des moyens de gagner en productivité et en baisse des coûts, l'éducation française les créent ou les utilisent avec parcimonie en invoquant des doutes sur la pédagogie associée au numérique. P. Arnoux écrit dans "Grandes écoles : le virage raté du numérique" comment le digital peine à transformer, la pédagogie, l'organisation et les contenus des formations. La procrastination est la règle des établissements et des enseignants, qui optent pour des postures conservatrices ou dénigrent les nouveautés. Au point que le Ministère doit doper l'émergence de formations innovantes ou inciter des enseignants par des appels à projets dotés comme CréaMOOCs et IDEFI-N.

Une planification et un centralisme qui brident ou stimulent ?

Le souhait d'une planification des flux d'élèves et d'étudiants vers des études et des métiers, reste fort. Ainsi, constatant que 28% de filles seulement sont en écoles d'ingénieurs, la Ministre de l'Education voulait récemment passer de 12% à un tiers de métiers mixtes en 2025, en agissant notamment sur l'autocensure des lycéennes pour les sciences. Un argument plutôt condescendant à l'égard des jeunes femmes qui choisissent de ne pas "oser les sciences" pour leurs études ou leurs métiers, alors que la Ministre constatait auparavant l’image dévalorisée des sciences. Le portail d'Admission Post-Bac (APB) étend son périmètre à de plus en plus de formations. Il offre selon ses concepteurs une simplification pour les élèves, mais est de fait un observatoire de l'orientation qui permet aussi de sélectionner des étudiants sur des critères géographiques ou de tirage au sort. Dans la lignée d'APB, la plateforme France Université Numérique (FUN) du Ministère de l'Enseignement, se veut également centralisatrice sans abriter tous les MOOCs et leurs inscriptions. Son message est brouillé quand l'Agence Universitaire de la Francophonie confond promotion de l'éducation française avec défense de la francophonie. Et Campus France crée la plateforme francealumni.fr pour permettre aux alumni de rester en contact avec la France.

Les classements : rien de nouveau

Les classements de l'année 2014 n'ont pas redressé l'image ni la position de l'enseignement français : PISA, Shanghaï et d'autres ont vu globalement la stagnation ou la régression d'établissements français. Les regroupements COMUE ou fusion d'universités ne créent pas d'effet numériquement sensible.

2014 : une année perdue pour l'enseignement français !

arnaud delebarre

17 décembre 2014

Tag(s) : #Education, #Femmes, #FUN, #Ingénieurs, #MOOC, #Université
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