L'économie des MOOC comme prétexte à l'inaction

En France, de nombreux propos pointent la fabrication, moins souvent l'exploitation, de MOOC ou SPOC, pour dénoncer l'absence de modèle économique comme dans le MOOC "Monter un MOOC de A à Z" ou qu'ils coûtent plus cher qu'ils ne rapportent et en assénant que personne n'a de modèle économique (interview de la chargée de mission de FUN). Ces affirmations erronées ou indémontrées méritent quelques discussions.

(1) Absence de modèle économique ne signifie-t-il pas plutôt pour l'universitaire français parlant de MOOC, un bilan économique déficitaire, et non l'impossibilité de dresser un bilan économique ?

(2) MOOC ou SPOC coûteraient plus qu'ils ne rapportent ? Quels calculs avec quels paramètres prouvent cette affirmation? S'agit-il de création et/ou d'exploitation, de CAPEX ou d'OPEX ?

(3) La plupart de ces analyses n'envisagent pas d'être exploitants de MOOC ou SPOC produits par d'autres, et non pas concepteurs-exploitants.

(4) Si MOOC et SPOC sont tant coûteux pourquoi des institutions comme l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne investissent-elles dans ces cours préférés par les étudiants ? Pour le FUN ?

(5) L'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) et la Conférence des Présidents d'Université (CPU) entrent dans leur affrontement estival rituel : le Président de la CPU geint à propos de la dotation de l'Etat mais évite d'évaluer l'économie des enseignements dans les universités pour la comparer à d'autres formes d'enseignement.

Il va de soi que l'économie inaccessible des MOOC et SPOC n'est pas le seul prétexte à la passivité dans l'enseignement. Des enseignants français trouvent aussi que l'efficacité et la qualité pédagogique des MOOC sont discutables. Quand les enquêtes auprès des étudiants des institutions qui les pratiquent prouvent le contraire !

arnaud delebarre

16 juillet 2015