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L'intelligence d'une femme chez Engie pour bousculer le domaine énergétique français ?

C. Amar commente ce 14 avril (France Culture, journal de 12h30) le travail de F. Hollande préparant l'émission du soir. Elle rappelle que le désaccord entre peuple et décideurs n'est pas dû à un défaut de communication, et une incompréhension par les "gens" qui n'auraient pas saisi le sens des décisions, mais plutôt à un désaccord avec les décisions prises et les actions menées. Elle rappelle la tactique consistant à faire passer la contestation par le peuple, pour une inquiétude ou une incompréhension du peuple, et non pour son désaccord. C'est une méthode managériale connue : le manager explique et répète ses arguments, car si des collaborateurs ne sont pas d'accord, c'est qu'ils n'ont pas compris le manager.

Décarbonation et désinvestissement : évidemment

AXA reine d'un jour ? Un tweet annonce, en retard, que AXA fait du "divestment" hors du charbon, alors qu'on apprend que Peabody, premier producteur privé mondial de charbon, est depuis peu sous protection comme entreprise en faillite. Se désinvestir de ce type de société tient plus du bon sens financier que d'une attitude environnementale. Beaucoup de fonds d'investissement se sont déjà dégagés de valeurs carbonées pour améliorer leur solidité et leur rentabilité, plus que pour être environnementalement vertueux. Les dirigeants français du secteur énergie sont tièdes et peu réceptifs aux signaux technologiques internationaux du domaine de la production et de la consommation d'énergie. La médiocrité et l'immobilisme comme compétences managériales ? On a néanmoins pu détecter de l'intelligence chez la nouvelle DG d'Engie qui change des DG ou PDG plus fossiles que stratèges. Elle parle de décarboner les projets et la stratégie : nous souhaitons concentrer nos investissements uniquement sur la production d'énergie bas carbone. Lucide, on la comprend mieux en lisant que "Engie est rattrapé par la transition énergétique".

Viabilité et rentabilité du nucléaire obsessionnelles

Il y a encore l'école de ceux qui pensent que le nucléaire c'est la décarbonation, quand cette école oublie que le cycle de vie du nucléaire est loin d'être décarboné. Par ailleurs, comme l'écrit Jean-Luc Laurent (Député Val-de-Marne MRC) ce 13 avril en parlant d'EDF : la détermination ne doit pas être confondue avec l’ego du management. Le PDG d'EDF doit penser que être droit dans ses bottes est une qualité, voire une stratégie, y compris après la COP21 et la démission de son directeur financier. L'entêtement pour le nucléaire, qui n'est même plus un savoir-faire, et est trop cher, fait peine à voir.

Des projets éoliens offshore français dans des mains carbonées ou nucléaires

Les positions ou les difficultés présentes et futures des sociétés ancrées sur le carbone et le nucléaire percutent la pertinence des attributions des projets éoliens off-shore. Les deux premiers appels d'offres éoliens off-shore (voir figure) en France ont attribué les projets à des consortiums comprenant des sociétés carbonées ou nucléaires. Des énergies renouvelables confiées à des entreprises prônant que l'énergétique carbone ou nucléaire est l'avenir, à tout le moins en attendant les renouvelables, qui sont pourtant déjà là. D'ailleurs, aucune éolienne des premiers appels ne tourne (on entend 2018) : le syndrome EPR du dépassement de délai et de coût plane-t-il sur ces projets, quand le troisième appel vient d'être annoncé pour un parc au large de Dunkerque ?

arnaud delebarre

14 avril 2016

Tag(s) : #Decarbonation, #Divestment, #EDF, #Energie, #Engie, #Eolien, #Fossile, #Kocher, #Offshore, #Renouvelable
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