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Cette année encore, L'USINE NOUVELLE classe les écoles d'ingénieurs françaises. Ce magazine tire la bourre à L'Etudiant depuis des années, non sans profiter d'une crédibilité de classement qui serait due à son lectorat de futurs employeurs des ingénieurs diplômés. Je me souviens de remarques de membres du conseil d'administration de l'ESSTIN, appartenant à l'association des diplômés de cette école, qui insistaient pour que l'école remplisse le questionnaire de L'USINE NOUVELLE pour y être classée. En ce début 2019, il semble que L'USINE NOUVELLE persiste à (1) ne pas laisser le monopole du classement des écoles d'ingénieurs à L'Etudiant et (2) à ne pas travailler suffisamment, tel un marronnier mal entretenu. Comme l'an dernier, le classement 2019 de L'USINE NOUVELLE laisse à désirer par son manque de sérieux et son manque d'exhaustivité.

 

Sur la qualité du classement 2019 de L'USINE NOUVELLE

Le magazine L'USINE NOUVELLE publie ce 8 février 2019, le classement de 130 écoles en usant d'une méthodologie qui reprend(rait) des données certifiées que les écoles transmettent à la CTI (Commission des Titres d'Ingénieur) pour leur accréditation : l'International (coefficient 35) avec 5 données, l'Insertion (coefficient 30) avec 4 données, la Recherche (coefficient 25) avec 3 données, l'Entrepreneuriat (coefficient 10) avec 2 données. Le classement a des critères, classants et d'autres "non classants". Le classement général débute avec Polytechnique en première position, MINES ParisTech en second... On y voit les critères suivants : note globale, salaire annuel brut (€), premier emploi à l'étranger (%), enseignants chercheurs (%), diplômés incubés (nombre), alternants (%), filles (%) et frais de scolarité (€). On commence à douter des données du classement à lire les frais de scolarité dans diverses écoles. Exemple MINES ParisTech est affichée avec 440 € alors que MINES ParisTech annonce des droits de 3 500 € quand on est U.E et 2 000 € en plus, sinon. Autre exemple : PHELMA est gratifié de frais de scolarité à 55 €, tandis que des droits de scolarité d'environ 615 € sont annoncés sur sa propre plaquette. Pourtant, les coûts de scolarité qui partent à la hausse sont un véritable sujet pour les écoles et l'équité sociale ! Il est possible que L'USINE NOUVELLE ait été abusée par les subtilités entre droits et frais de scolarité, les seconds étant parfois utilisés pour compléter des droits jugés insuffisants pour équilibrer les budgets. Il est également possible que les données diffusées par L'USINE NOUVELLE ne soient pas fiables, malgré l'avantage d'utiliser les données C.T.I. Que dire des autres écoles et critères, et du sérieux du classement ?

 

Pourquoi tant d'écoles absentes du classement de L'USINE NOUVELLE ?

 

Le nombre d'écoles d'ingénieurs accréditées en France est selon la CDEFI de 201 et 202 selon d'autres sources. Le magazine L'Etudiant en a classé 174 dans son palmarès 2019. Pourquoi L'USINE NOUVELLE ne classe que 130 sur ces environ 200 écoles, alors que la CTI dispose des données sur elles ? Par exemple, l'ISEL, Institut Supérieur d'Etudes Logistiques, n'est pas dans les 130 alors que ses données certifiées existent sur le site de la CTI ! PAGORA de Grenoble INP n'y est pas non plus alors qu'elle aussi a des données certifiées sur le site de la CTI. Pas un mot de L'USINE NOUVELLE sur ce petit nombre d'écoles classées par ses soins et sur ces 70 absences.

 

Enseignements à tirer du classement de L'USINE NOUVELLE

Le magazine se plaît à souligner la constance du Top 20 ("Cette année, la tête de notre classement n’est pas bouleversée, à quelques exceptions près") alors qu'en 2018, on pouvait au contraire constater une forte versatilité du Top 20 par rapport à 2017. Mais l'an passé, c'était de notre propre analyse qu'il s'agissait et non de celle de L'USINE NOUVELLE. Comme l'an dernier, on ne sait pas pourquoi Centrale Lille n'est classée qu'avec un seul de ses diplômes, sans ceux de l'ITEEM et de IG2I. Tandis que CentraleSupélec a le droit au classement de ses deux diplômes, en 3e et 19e positions pour L'USINE NOUVELLE à comparer avec 2e et 4e pour L'Etudiant pour son palmarès 2019. Comme en 2018, la décote du groupe Polytech par L'USINE NOUVELLE en comparaison de la cotation par L'Etudiant est sensible. La position de la première, moyenne et de la dernière des 14 Polytech sont pour L'USINE NOUVELLE en 2019 : 50e/130 pour Nancy, 91e/130, et 124e/130 pour Clermont-Ferrand. Pour L'Etudiant, on a 44e/174 pour Nice, 85e/174 et 126e/174 pour Annecy-Chambéry. On voit donc que pour L'USINE NOUVELLE, les écoles Polytech sont en moyenne dans la moitié basse des 130 écoles du classement, alors que pour L'Etudiant, elles sont dans la moitié supérieure des 174 écoles classées. Et la hiérarchie des 14 écoles Polytech est très différente selon ces deux sources.

 

A côté de toutes les insuffisances et erreurs du classement de L'USINE NOUVELLE, on retiendra un indice intéressant que ce magazine mentionne en commentaire de son classement. Il indique, plus ou moins clairement, que, "fait rarissime", les salaires médians baissent pour l'UTC et l'ENSAM. Voilà peut-être une piste intéressante sur l'employabilité, mais à quel prix, des ingénieurs et des diplômés des filières de bachelor que certaines écoles d'ingénieurs créent en se moment !

 

arnaud delebarre

3 mars 2019

Tag(s) : #Accréditation, #Centrale Lille, #Classement, #CTI, #Ecole, #IG2I, #ITEEM, #L'Etudiant, #Palmarès, #Polytech, #Ranking, #Université, #Usine Nouvelle, #2019, #ESSTIN, #Bachelor
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