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Quand la cour des comptes se targue de gestion des transports

L'insoumission ou l'obéissance sont un choix des hauts revenus, pas des faibles. Les nobobos vivent dans un monde décidé et géré par des bobos et des bonobos aux arguments inégalitaires. Le travailleur pauvre allemand a du travail mais a du mal à en vivre (mieux vaut être un travailleur pauvre qu'un chômeur pauvre ?). En Espagne, seul le riche peut manifester car la loi "sécurité citoyenne" rend inabordable le mécontentement : pour votre sécurité, merci de garder la bouche fermée. Londres et Paris éliminent l'automobiliste pauvre : péage en périphérie, stationnement en forte augmentation, circulation interdite aux voitures de pauvres (vieilles, diesel, polluantes, etc)... Un député français voulait des pneus d'hiver pour tous les véhicules après que quelques imprévoyants aisés ont dû patienter avec fracas médiatique dans des bouchons vers des stations de ski.

Des ministres et une cour des comptes qui déraillent

Un ministre français se rend compte que le train devient inabordable et propose aux pauvres l'autocar. Le rapport de la cour des comptes donne ses leçons de gestion de la mobilité : le coût des transports collectifs n'est pas assez répercuté aux usagers, et les matériels roulants de la SNCF sont âgés. Sur ce dernier point, au contraire, un gestionnaire pourra préférer un investissement durant plusieurs décennies : l'industrie a inventé des méthodes (TPM) pour faire durer des investissements et éviter les arrêts de production, car un avantage compétitif peut être obtenu en faisant durer des équipements à fort capital. Il n'est donc pas certain que la SNCF ait une démarche dispendieuse en gardant des locomotives et voitures d'un certain âge.

Usager payeur et indexation sur les revenus : les nouveaux intégrismes

De la contribution de l'usager au coût du service

La gestion du transport collectif est-elle criticable, si l'usager ne paie qu'une faible fraction du coût total ? La mobilité est un service rendu aux activités économiques du pays, notamment pour le déplacement des salariés, et la bonne gestion du transport n'a pas à être examinée à l'aune de la seule quote-part payée par l'usager. Si la contribution de l'usager doit être adaptée au coût du service, pourquoi maintenir des écoles et des universités aussi peu chères et ne pas faire payer aux élèves, étudiants et leur famille le coût réel de leur éducation ? Pourquoi maintenir un système de santé aidé, d'ailleurs de moins en moins équitable du fait des complémentaires et des surcomplémentaires onéreuses ?

De l'indexation sur les revenus

La cour des comptes émet l'idée de billets de transport indexés sur les revenus de l'usager. Mais on peut imaginer que la complexité pourrait être plus coûteuse que son gain, comme une collecte d'impôts plus coûteuse que son rapport. Une ville belge avait d'ailleurs décrété la gratuité de ses transports parce que cela revenait moins cher que de gérer des billets et leurs contrôles, disait son édile. L'indexation sur les revenus pour certains transports, est dans la lignée de celle des allocations familiales. Pourquoi d'ailleurs ne pas étendre l'indexation aux addictions (tabac...), aux amendes et contraventions toujours par souci d'efficacité des mesures dissuasives ou de répression. Voilà une mesure complexe indexée, pas forcément rentable, mais qui pourrait être efficace sur les comportements.

On parle de plus en plus des jeux olympiques à Paris en 2024 avec des hommes et femmes politiques peu soucieux des échecs précédents déséquilibrés financièrement. Une gabegie prévisible avec un coût sous-évalué et une réalisation déficitaire.

arnaud delebarre

12 février 2015

Tag(s) : #Automobile, #Bobos, #Cour des comptes, #Liberté, #Mobilité, #Nobobos, #Paris, #Transport
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