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Un graphique publié par The Economist reprenant une part des résultats d'une étude de coût d'énergies conventionnelles et d'énergies alternatives effectuée par Lazard, a fait parler de lui parce qu'il démontrait que certaines énergies conventionnelles devenaient plus onéreuses que certaines énergies alternatives pour produire de l'électricité. Le titre "Clean equals cheap" résumait que le coût du MWh produit aux USA par de l'éolien et du solaire devient sensiblement moins onéreux que le MWh produit par du charbon ou du nucléaire et compétitif avec le gaz. Le "Clean equals cheap" du graphique rappelle les qualificatifs parfois attribués au nucléaire, "too big, too expensive, too slow"

LCOE des énergies classiques et alternatives

Pour cette étude, Lazard a procédé au calcul de ce qu'on appelle le Levelized Cost Of Energy (LCOE) pour un nombre étendue de technologies qui ne sont pas toutes représentées dans le schéma simplifié de The Economist. LCOE signifie «coût actualisé de l’énergie» et correspond au prix complet d'une énergie sur la durée de vie de l'équipement qui la produit. Ce calcul intègre à la fois l'investissement initial et les coûts de fonctionnement répartis dans le temps, avec actualisation des flux financiersOn trouvera les deux rapports de Lazard, l'executive (5 pages) et le complet (21 transparents), ici et . On peut voir notamment dans ce dernier qu'il y a une forte dispersion du coût du MWh pour les technologies valorisant l'énergie solaire. Quelques points à signaler à propos des calculs effectués par Lazard : (i) le LCOE des énergies alternatives est compétitif sans subvention (transparent 2) ; (ii) le nucléaire n'est pas pénalisé par les externalités du traitement de ses déchets; (iii) les énergies alternatives ne reçoivent pas de bonus pour les tonnes de CO2 évitées, même si il y a une évaluation faite par Lazard au transparent n°6 ; (iv) le coût du stockage de l'énergie, notamment pour les intermittentes, n'est pas pris en compte. Ce graphique a assez évidemment donné lieu à des échanges vifs entre ceux doutant de son exactitude et notamment de l'absence effective de subventions pour les énergies renouvelables et pointant l'absence du coût du stockage.   

LCOS pour étudier la faisabilité des mix énergétiques

C'est la onzième édition de l'étude LCOE menée par Lazard qui la complète maintenant par un travail (troisième édition) sur le Levelized Cost Of Storage (LCOS) qui est, lui, consacré au stockage de l'énergie. Comme le dit Lazard dans le film sur ce travail, le stockage est essentiel au développement des énergies alternatives, pour, passer d'un mix où elles fourniraient 30 à 50 % de l'énergie, à un mix où elles auraient de 80 à 90% de parts.

 

arnaud delebarre

12 mai 2018

Tag(s) : #Changement climatique, #CO2, #Energie, #Eolien, #Lazard, #LCOE, #LCOS, #Mix énergétique, #Nucléaire, #Renouvelable, #Solaire
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