Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'Etudiant a publié le 17 décembre 2020 son palmarès 2021 classant la plupart des écoles d'ingénieurs de France (il s'écrit ici et là qu'il y en a 205 accréditées en 2019). La méthodologie est semblable à celle utilisée l'année précédente, mais on ne connaît pas les données qui proviennent de la Commission des Titres d'Ingénieur (CTI), ou de la Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d'Ingénieurs (CDEFI) ou des déclarations des écoles. L'Etudiant revendique cette année le classement de 168 écoles habilitées par la CTI : 89 sont des écoles en 3 ans, 79 en 5 ans.

Généralités sur les palmarès 2018, 2019, 2020 et 2021

Le nombre des écoles classé par l'Etudiant est élevé : 164, 167, 164, 174, 167, 168 pour les années 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021 pour un nombre d'écoles accréditées sensiblement constant. Le palmarès de L'Etudiant est un classement assez complet des écoles d'ingénieurs françaises, et sensiblement plus que celui de USINE Nouvelle qui prétend pourtant n'utiliser que des critères publics de la CTI et qui sont disponibles (on a déjà signalé que le classement de l'Usine Nouvelle est partia(e)l)

Les critères de classement des quatre palmarès 2018, 2019, 2020 et 2021 sont identiques avec trois critères principaux, chacun évalué sur 20 : "Excellence académique", "Ouverture internationale" et "Proximité des entreprises". Ils sont complétés par "l'ouverture à de nouveaux publics" noté sur 3. Soit une note maximale potentielle de 63.

Evolution générale des positions des écoles

On trouvera le tableau pdf récapitulatif des classements 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021 ici. Ce tableau mentionne d'autres critères de classement de groupes ou groupements d'écoles : celles aux études en 3 ans et celles en 5 ans, Groupe Polytech, Lorraine INP, Grenoble INP, Centrale Lille, celles intégrées à l'Institut Mines-Telecom et aussi celles du groupe Yncréa.

Les positions des écoles sont relativement stables en tête de classement avec de faibles écarts d'une année sur l'autre, tandis que les changements de positions dans le milieu et la fin du classement, peuvent parfois être très grands pour certains établissements, mais sont plutôt moins erratiques que quelques années auparavant.

La position moyenne des écoles en 3 ans reste meilleure que celle des écoles en 5 ans : 72e contre 92e, avec un écart entre ces deux catégories qui s'est resserré dans les trois années passées, mais qui semble se stabiliser maintenant à 20 places.

Evolution du groupe de diplômes de Centrale Lille

La position moyenne des trois diplômes portés par Centrale Lille, c'est-à-dire, Centrale Lille, ITEEM  et IG2I qui s'était dégradée au cours des derniers palmarès, 27e en 2016, 33e, 38e, et 49e en 2019, 48e en 2020, rebondit à la 35e place en 2021. Ainsi les trois diplômes d'ingénieurs Centrale Lille, ITEEM, et IG2I sont aux positions 17e; 36e; 36e en 2016. Puis 10e, 24e, 64e en 2017. Puis 13e, 38e, 64e en 2018, 15e, 44e, 88e en 2019. Puis 12e, 45e et 86e en 2020. Ils passent à 12e, 45e et 47e en 2021 dans le même ordre (Centrale Lille, ITEEM, IG2I) avec une belle remontée de IG2I.

Evolution du groupe d'écoles Polytech

La position moyenne des, maintenant, 15 écoles du Groupe Polytech ne s'élèvent pas avec les années. Le Groupe a, semble-t-il, choisi d'augmenter son implantation et ses membres, mais pas son niveau au classement. Certes, la mieux classée des écoles Polytech voit son rang s'améliorer, passant de 73e en 2016 à 41e en 2021, et le rang du moins bien classé du groupe, passer de 144e à 145e entre 2016 et 2021. La stratégie de groupe semble bénéficier à ses membres, mais des individualités persistent au sein du groupe. Polytech Nice est l'école du groupe qui vire en tête en 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021 et se place encore cette année dans les 50 premières écoles, soit le premier quart. Au contraire Polytech Annecy-Chambéry qui était la dernière depuis 3 ans (142e en 2018, 127e, 126e, et 138e en 2021) vient seulement d'être dépassé par Polytech Lyon dans le fond du classement, 145e en 2021. La petite dernière, Polytech Angers se classe 138e, à égalité avec Annecy-Chambéry. Le rang moyen des Polytech stagne depuis plusieurs années : 110e en 2016, 111e, 84e, 85e, 89e, 93e en 2021.

Evolution de Grenoble INP et de Lorraine INP

Les deux groupes, Grenoble INP et Lorraine INP, émanations des restructurations de leurs universités d'origine, connaissent des fortunes différentes. La position moyenne des écoles de Grenoble INP s'améliore encore en 2021 (39e) avec une belle discipline de communication des écoles qui répondent à l'enquête avec Grenoble INP suivi de leur nom. ENSIMAG, PHELMA, Ense3, Génie Industriel, Esisar, Pagora, se classent respectivement aux 19e, 20e, 24e, 45e, 62e, 62e places en 2021, avec une belle montée de Grenoble INP Pagora. Je n'ai pas intégré Polytech Grenoble dans cette position moyenne pour maintenir le périmètre de comparaison avec les années précédentes, mais avec sa 47e position, elle ne devrait pas ternir le classement moyen de Grenoble INP.

Il n'en est pas de même pour INP Lorraine, devenu Lorraine INP depuis que les nostalgiques de l'INPL ont moins de voix, qui reste avec une position moyenne de ses 11 écoles dans la fourchette 80e à 90e, cette année à la 88e : la première au 14e et la dernière au 160e rang. La disparité du classement des écoles est nettement supérieure à celle de Grenoble INP. Les Mines de Nancy, auparavant au classement instable d'une année sur l'autre, se stabilise cette année en comparaison de 2020, 15e, à la 14e place. Les onze écoles cite moins unanimement Lorraine INP dans la dénomination retenue pour le palmarès, comme si cette marque apportait moins que la leur propre.

Evolution des écoles d'ingénieurs de l'Institut Mines Telecom (IMT)

L'Institut Mines Telecom (IMT) revendique d'être le "premier groupe français de grandes écoles d'ingénieurs et de management". L'IMT a une création datée en 2012, avec une structure qui comprend des écoles internes, 7 d'ingénieurs et 1 de management, mais aussi des écoles filiales, des associées, des affiliées. Ses écoles internes ont parfois fusionné (e.g. IMT Nantes Atlantique à partir de Mines de Nantes et de Telecom Bretagne). Les progressions semblent imputables à certaines de ces fusions ou à l'effet IMT. D'une part, l’IMT progresse régulièrement au regard de la position moyenne de ses entités internes, qui sont d’abord 9 pour les palmarès 2016 et 2017, puis 7 une fois réunies Nantes-Brest et Lille-Douai en 2018, 2019, 2020 ; l'IMT occupe alors successivement les places de 41e, 32e, 27e, 24e et 22e dans le palmarès de L'Etudiant. Et l'amélioration se poursuit cette année avec une belle 20e place dans le palmarès 2021. La progression d'IMT Atlantique par rapport aux deux composantes lui ayant donné naissance est remarquable entre 2016 et 2020. Ses deux composantes occupent les 22e et 62e places en 2016, puis 18e et 30e en 2017. Mais une fois les deux composantes réunie au sein de l'IMT Nantes-Atlantiques, la nouvelle école atteint la 10e place en 2018, reste en 10e en 2019, devient 9e en 2020 et est 7e en 2021. Telecom Paris progresse également : 4e en 2016, puis 6e, 6e, 4e, 3e, 2e en 2021 : l'abandon de la marque ParisTech ne l'a pas handicapée.

Yncréa

Yncréa a vu le jour récemment issus de la réunion de diverses écoles. Yncréa répond en 2021 au classement de l'Etudiant avec trois pôles : Hauts de France, Méditerrannée, et Ouest. Cette année tout autant que pour 2020, le calcul de la position moyenne d'Yncréa aux alentours de la 100e place.

Evolution de l'ENI Saint-Etienne

Centrale Lyon semble tirer l'ENI Saint-Etienne du marasme avec une amélioration du rang de cette école, 157e en 2018, 142e en 2019 et 135e en 2020, devient 115e en 2021.

Conclusions

Les stratégies de groupe ou de marques d'écoles d'ingénieurs ont donc des sorts divers pour ce palmarès 2021, même si comme à l'accoutumée, certains aimeront affirmer que les classements sont peu signifiants, et d'autres au contraire se souviendront que les familles et futurs élèves consultent ces classements. Il est en revanche clair que les regroupements sous des marques, comme celle de l'IMT, avec parfois aussi des fusions au sein même de la marque, sont une voie de progression. Des groupements au sein d'université comme Grenoble INP donne de bons résultats également, au contraire de Lorraine INP qui ne progresse pas et qui semble moins uni que Grenoble INP. Le modèle d'une école amirale qui tire des écoles filles selon le modèle Centrale Lille semble donner fonctionner. Les réseaux en croissance du point de vue du nombre de ses membres, comme Polytech, ne donne pas d'amélioration du placement moyen de leurs écoles, sans qu'il soit possible de savoir, si l'absorption est trop récente pour produire déjà des effets, ou si les membres intégrés sont plus aidés par le réseau que le réseau par eux.

 

arnaud delebarre

3 janvier 2021

 

 

Tag(s) : #Classement, #CTI, #Ecole, #Grenoble, #IG2I, #Ingénieurs, #INP, #ITEEM, #L'Etudiant, #Lorraine, #Palmarès, #Polytech, #ENI, #Centrale Lille, #IMT
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :